Tuesday, 29 April 2008

dans G Girl, deux choses que j'apprécie particulièrement : que chaque rapport entre les jeunes se double d'une relation parallèle dans la génération du dessus, ou dans celle des plus jeunes (Lilly et Rufus, Jenny et Eric pour S et D, etc. les W et les A) et qu'entre S et D, tout s'arrange toujours à la fin : à petits pas, main dans la main. et l'emploi des initiales, naturally

Monday, 28 April 2008

7 Women

n’existe pas, tout est faux et même criard. j ford, qui filme souvent en plein air, enferme dès la fin du générique son film dans la mission, un décor difficile à regarder tellement il est laid, tout comme le film, au moins pendant un bon moment. Jusqu’à l’arrivée d’Anne Bancroft peut-être. D’ailleurs, Jude Quinn-Kate Blanchett, c’est encore plus du Dr Cartwright que de Sylvia Scarlett qu’elle tient ; il suffit de voir comment Anne Bancroft fume ses cigarettes, ces petits gestes des doigts qui rappellent un mélange de nervosité et de détachement qu’on retrouve chez Bobby Dylan l’année même de sortie du film…

Un peu de Mizoguchi, dans cette façon d’enfermer dans la même pièce différentes lignes de forces sociales, familiales, religieuses et de remuer un équilibre déjà illusoire. La directrice de mission fascinée par la jeune Emma, à qui elle aimerait bien transmettre ses valeurs, qu’elle veut recoiffer comme elle le veut, etc. Emma elle-même fascinée par le Dr Cartwright, son allure et sa coupe à la mode (dans les années ’30 de la mission et dans les années ’60 de la sortie du film). D’ailleurs Emma est la seule qu’on imagine sauvée : des trois personnages courageux c’est la seule qui survit, d’une part, et de ceux qui s’en sortent (qu’on emmène en chariot loin de la mission complètement détruite), la seule pour qui on entrevoit un avenir ; le bleu surf de son gilet, prometteur, son attitude maternelle envers le nouveau-né qu’elle reprend à sa mère (trop vieille pour l’élever) – de toute façon toues les autres sont trop vieilles pour découvrir le real world qu’elles ont oublié ou qu’elles n’ont jamais connu.

Ce dernier plan renversant où Cartwright, jusqu'au bout sacrifiée à la survie des autres, meurt debout, quand l’autre s’est effondré comme un gros tas. Elle a sacrifié sa féminité propre, que les guerriers cachent derrière une robe et un maquillage de courtisane ; prisonnière de ce cliché, elle ne peut qu’en mourir, mais pas

lame back then

pour ce qui est du dernier How, c'est moi qui me trompais évidemment, je l'ai regardé sans enceintes c'est pour ça. rien de bizarre dans ce dialogue entre Barney et Robin; il ne lui prête pas sa voix contrairement à ce que je pensais. Je me sens trop encouragé à spéculer, especially quand la suite des événements me donne raison. How, c'est moi

thank you ever so

elle répond "Coupons ? it's like money isn't it ?" et elle est satisfaite car elle croit que ce type se fait beaucoup d'argent, que, therefore, il est tout trouvé pour son amie. ce champ, contre-champ, donc, au bar du bateau, après le dîner, qui les sépare, Lorelei Lee de son côté et de l'autre, Dorothy Shaw son amie et le détective privé qui tombera amoureux de celle-ci... un c, cc statique qui fonctionne à merveille, contrairement à ce que tu me disais sur les dialogues en c, cc de manière générale : Si les personnages ne font rien de spécial, c'est chiant à regarder. tu parlais peut-être seulement des films français, je me souviens mal. toujours est-il que là c'est très délicatement fait, puisque les deux futurs amoureux se rendent compte qu'elle comprend mal ce que le type lui dit (elle prend des coupons de réduction pour des titres financiers, croit qu'il a mal compris une balgue de Dorothy alors qu'il l'a bien saisie et rebondissait justement dessus, etc.), mais elle, droite, face à eux, possède, malgré sa bêtise apparente, un système de valeur et de références et d'attitudes très précis et cohérent. preuve en est le moment où elle se lève pour les laisser tous les deux, sûre de son coup (même si elle se trompe, quelle importance au fond, de notre point de vue de spectateurs ?), rappelant au passage que le pont offre un cadre imprenable, avec la lune qui brille beaucoup ce soir, etc. elle croise le vieux qu'elle a commencé d'allumer à l'apéro et dance avec lui : le timing est favorable, certes, mais elle a le talent qu'il faut pour saisir ce type d'occasion (danser avec le vieux et le charmer encore plus, au moment où, après avoir laissé son amie seule avec son futur amoureux, elle se trouvait seule). (rappelle-toi ce dialogue de Mat Girls : You've got skills, unlike moi -- you have skills! etc.)

pas une seule scène où elle doute d'elle-même, se remet fondamentalement en question : rien à remettre en question, pas de repentir, pas même l'idée de repentir, pas question de cela dans le film (dans mon souvenir). Inspiratrice de Barney, évidemment. tu as remarqué sinon qu'elle est capable d'évaluer très précisément le temps qu'il lui faut pour convaincre untel de lui accorder telle faveur, d'accepter ceci ou cela, etc. ? quand le diadème que le vieux crouton a accepté de lui donner a disparu (à Paris quand elles sont re-devenues danseuses et que la police est là pour réclamer le bijou), Dorothy lui dit qu'elle va devoir soutirer environ quinze mille dollars à son futur mari (l'idiot qui la laisse partir pour Paris avant lui); elle lui répond qu'elle va en avoir pour une heure et quarante-cinq minutes. à la fin du film, elle demande à son futur mari de la laisser trois minutes avec le père qui refuse le mariage depuis le début : exactement le temps qu'il lui faut pour se le mettre dans la poche.

je crois, par ailleurs, que c'est la première comédie musicale que j'apprécie vraiment. je ne suis pas du tout habitué au genre.
cette scène incroyable où, démunies, sans le sou, elles s'installent à une terrasse et commencent de chanter, chacune la tête appuyée sur le poing, le coude sur la table (je sais pas si tu visualises la position, c'est très simple mais pas évident à décrire, bref, c'est awesome et très beau)